Feu! Chatterton : l’interview troubadours

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Feu! Chatterton lors de leur Deezer Session

« Deez » ça veut dire quelque chose en anglais ? », se demande Feu! Chatterton avant le début de notre entretien, juste après l’enregistrement de leur Deezer Session. « Deezislapeste ! », rugit l’un d’eux. Nul doute que derrière la réputation de dandys rock qu’on lui prête, le quintet parisien a plus d’un tour dans son sac. Entre Bashung, Gainsbourg et Bob Dylan, Feu! Chatterton est l’une des (très) bonnes surprises de cette année, déjà auréolés de plusieurs prix. Leur premier EP, éponyme, sort ce 8 septembre, avec déjà 2 tubes : « La Malinche » et « La Mort Dans La Pinède ». Rencontre avec cinq jeunes dans le vent… malgré eux.

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Comment avez-vous commencé à faire de la musique ensemble ?

Sébastien (guitares, claviers) : Clément, Arthur et moi étions au lycée ensemble. On a commencé à faire de la musique avec Clément, Arthur s’est rajouté au lycée. Il déclamait, et ne chantait pas encore. Au bout d’un moment, on a décidé de mettre de la musique sur la voix d’Arthur. C’est ainsi qu’est né Feu! Chatterton. Raphaël et Antoine nous ont rejoints à ce moment pour tout mettre en place sur scène, ce sont des amis des amis. Cela fait 2 ans et demi que l’on joue ensemble.

Est-ce que dès le départ vous vouliez que ça soit plus qu’un loisir entre potes ?

Antoine (basse) : On s’est dit qu’on voulait passer sur Deezer, ça nous a motivés [rires].

Arthur : C’est difficile de se dire « je vais faire de la musique mon métier ». Je pense que c’est chez chacun de nous un désir un peu secret…

Sébastien : De réussite !

Arthur : Mais au départ, c’est un loisir, un plaisir.

Antoine : Quand on répétait dans une cave il y a 2 ans et demi, on n’imaginait rien de tout ça. C’était pas le but. Quand quelqu’un est venu nous chercher, c’était malgré nous.

Arthur : Si, moi je l’imaginais déjà ! [rires] Ca fait 3 ans à peu près qu’on joue, je pense que Raphaël nous a rejoint au moment où on s’est dit qu’on aller faire ça sérieusement, tout en continuant à bosser à côté [ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, les membres du groupe ayant quitté leurs jobs respectifs, ndr]

Sébastien : Ca fait longtemps qu’on a envie de faire de la musique, mais on ne se projetait pas aussi loin dans ce projet. De mon côté, ça fait des années que je voulais ça. On a essayé de se donner les moyens en termes de rigueur et de travail, même si on n’était pas les meilleurs musiciens du monde, ou le meilleur chanteur, pour que le projet avance.

Antoine : Et encore, on ne considère pas que ce soit la fin du projet. On est encore au début. La plus grande quantité de travail est à venir.

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Vous avez gagné beaucoup de tremplins, vos titres tournent en radio alors que votre EP n’est pas encore sorti [au moment de l’interview, ndr], comment vivez-vous cette accélération des choses ?

Arthur : On est hyper heureux, on en a rêvé. Quand on caresse des rêves, on essaie de ne pas y penser, surtout quand on ne s’y attend pas. Ca fout une sacrée pression, parce qu’on a rien fait encore. Attendons de voir si on est capables. Avançons tranquillement.

Vous êtes stressés à l’approche de la sortie de l’EP ?

Antoine : Forcément. On a tellement de projets derrière cet EP, que ça atténue pas mal le stress dû à sa sortie. Il représente notre son à ce moment-là, on continuera à travailler, qu’il marche ou pas, sur le prochain EP.

Sébastien : On est assez contents de cet EP, c’est ce qu’on voulait faire. C’est pas qu’on se fiche si ça marche ou pas, mais on est fiers.

Arthur : On pense surtout à la suite.

Antoine : Quoiqu’il arrive, on est contents.

« The Death of Chatterton », de Henry Wallis (Wikicommons)
Pourquoi ce nom, Feu! Chatterton ?

Raphaël : Ca vient d’un tableau de Henry Wallis, qui représente le poète Thomas Chatterton, dans sa chambre de bonne à Londres, mort, étendu sur un lit. Il s’appelle « La Mort de Chatterton ».

Sébastien : Le personnage de Chatterton était assez intéressant. Et ça a aussi un lien avec des personnes qui nous influencent : Bashung et son album « Chatterton », Gainsbourg qui lui a consacré un titre…

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On évoque beaucoup ces influences en parlant de vous. Est-ce que vous vous sentez comme leurs héritiers ?

Arthur : Héritiers, c’est un peu lourd. Ce sont des modèles, parce qu’en France, ils ont réussi à faire à la fois de la chanson et de la musique. On a envie de chansons qui racontent des choses avec poésie, mais il ne faut pas que la musique en pâtisse. Une guitare, et une histoire. Gainsbourg et Bashung l’ont beaucoup fait, et l’ont bien fait. Ils ont arrangé la chanson façon moderne, à l’anglo-saxonne, avec des guitares électriques.

Antoine : On essaie de le faire, à notre sauce contemporaine.

« On a envie de chansons qui racontent des choses avec poésie, mais il ne faut pas que la musique en pâtisse. » – Arthur

Pas mal d’artistes français ont abandonné l’idée de faire sonner la langue française. Comment créez-vous cette dynamique autour de vos textes très riches ?

Sébastien : Ca se fait naturellement. L’idée de mettre en valeur le texte est centrale dans la façon de composer et d’arranger les chansons. On ne comprend pas forcément tout, mais on laisse la liberté aux textes d’Arthur de s’installer dans l’harmonie du morceau. Il y a aussi une influence hip-hop, qui fait que la façon de poser est naturelle. Arthur vient aussi de ce côté, ce qui fait qu’il a plus de facilités que beaucoup de groupes qui font de la pop ou rock en français.

Arthur : De plus en plus de groupe s’en sortent.

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Avez-vous l’impression de faire partie d’un mouvement qui revendique son attachement à la langue française ?

Arthur : Si, mais c’est un concours de circonstances. On l’a fait parce qu’on le voulait, et ce n’est pas un hasard si des gens de la même génération ont les mêmes envies. Il y a peut-être eu un saut d’une dizaine d’années de vide, une décennie anglo-saxonne, celle des années 2000. Maintenant, c’est plus assumé de faire de la variété. Il faut être décomplexé vis-à-vis de ça.

Antoine : Ca fait 5-6 ans qu’on fait de la musique en français, donc on ne s’est pas posé la question. On continue sur ce qu’on sait faire.

Quand je t’écoute, Arthur, tu me fais penser à un conteur descendu au village pour rapporter les nouvelles de la ville !

Sébastien : Comme Brassens !

Arthur : Conteur, c’est un beau modèle. C’est mon côté africain ! C’est gentil, c’est ce qu’on aimerait faire.

Sébastien : Raconter des histoires.

Arthur : Je ne saurais pas le faire en anglais. Faire passer des émotions à la fois avec les mots et la musique. « Côte Concorde » marche bien pour ça, texte et musique s’y répondent. On peut à la fois écouter avec intelligence et avec les émotions. On est une équipe de troubadours dans un chalet suisse.

Sébastien : Bob Dylan déclamait des histoires dans des chansons. Il fait partie de nos influences.

Quelles histoires avez-vous envie de raconter ?

Sébastien : De tout ! Des histoires d’amour, les voyages, l’amitié…

Arthur : Tout peut être inspirant. Il suffit d’avoir un angle d’approche, une lucarne pour observer la scène.

Est-ce que tu chantes des choses personnelles ?

Arthur : Tout l’est plus au moins, mais j’essaie de rendre les textes larges. « La Malinche« , c’est d’abord une histoire de textos à une fille qui habite dans un autre pays, par exemple. « A l’Aube » est une histoire d’amitié. Ce sont des choses vécues, et on se dit que d’autres les ont peut-être vécues aussi. Et donc que ces histoires peuvent se partager.

(Ré)écoutez Feu! Chatterton sur Deezer :

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