La Route du Rock jour 4 : Mac DeMarco vole la vedette

PREMIUM

3 MOIS OFFERTS

Profite de ta musique en illimité sans publicité et télécharge tes titres préférés pour les écouter en mode hors connexion.

Puis 11,99€ par mois.
Sans engagement, résilie à tout moment.

GRATUIT

AUCUN PAIEMENT REQUIS

Écoute ta musique gratuitement et profite de notre catalogue avec ces millions de tracks et playlists.

La Route du Rock dévoile cette année sa « 24e collection d’été », du 13 au 16 août, comme son organisation le dit si joliment. Et quelle collection ! Au programme : grandeur et éclectisme, de Portishead à Kurt Vile, en passant par l’inmanquable Mac DeMarco et Anna Calvi. Pas étonnant que le festival ait frôlé les 30.000 spectateurs.

Mac DeMarco à la Route du Rock 2014 (Crédits : Deezer France)
  • Samedi 16 août : la nonchalance de Mac DeMarco face à la fièvre de Toy

Pas une goutte de pluie pour ce dernier jour de la Route du Rock édition 2014. De quoi profiter sans soucis d’une affiche oscillant entre rock planant (Mac DeMarco, Baxter Dury, Temples) et nerveux (Toy, Perfect Pussy, Cheveu).

C’est Mac DeMarco qui ouvre la Scène du Fort Saint-Père, en début de soirée. Et il s’en était fallu de peu : le chanteur canadien et son groupe étaient bloqués dans les bouchons moins d’une heure avant leur entrée sur scène. Pas de quoi les stresser. Le batteur « introduit » Mac par une avalanche de supplétifs, façon show à l’américaine. Celui-ci apparaît, un T-shirt à l’effigie des Simpson, une clope au bec et une cannette de bière à la main. De quoi donner le ton du show : qui ne se prend pas au sérieux.

[iframe src= »//instagram.com/p/r1Vq2pKvkg/embed/ » width= »612″ height= »710″ frameborder= »0″ scrolling= »no » allowtransparency= »true »></iframe]

« On vient à peine de se réveiller », lance Mac. C’est justement cette nonchalance que le public de la Route du Rock attend de ce Montréalais exilé à New-York, dont le dernier album, Salad Days (2014) est instantanément devenu une référence en matière d’indie rock léger et cool. Celui qui fait tripper ados et adulescents.

Mac DeMarco et sa bande ne vont pas les décevoir. Pendant près d’une heure, ils enchaînent leurs titres vaporeux, dont « Ode to Viceroy», le plus attendu (vu le nombre de fois où les spectateurs l’ont réclamé). Le public se dandine, applaudit à chaque blague, exulte quand Mac et son bassiste reprennent « Yellow » de Coldplay [vidéo au-dessus].

[iframe scrolling= »no » frameborder= »0″ allowTransparency= »true » src= »http://www.deezer.com/plugins/player?autoplay=false&playlist=false&width=700&height=80&cover=true&type=tracks&id=62744400&title=&app_id=undefined » width= »700″ height= »80″]

Que dire du final, où Mac interprète « Still Together », issu de son album 2 ? Après quelques couplets, il se jette dans la foule pour un crowdsurfing qui fera date, roulant jusqu’au bout du public, et revenant à la scène de la même manière. La foule chante en chœur. Jubilatoire, voilà le mot.

[iframe src= »//instagram.com/p/rxQRYfKvv0/embed/ » width= »612″ height= »710″ frameborder= »0″ scrolling= »no » allowtransparency= »true »></iframe]

On poursuit la quête de nonchalance avec le dandy Baxter Dury, exceptionnellement accompagné de la Française Marie-Flore au chœur. L’Anglais, dont le nouvel album It’s A Pleasure sortira à l’automne, fait chalouper le public au son de sa pop élégante. Frôlant toujours un peu la mégalomanie, il imite même l’aboiement vers la fin, avec un humour so british.

[iframe scrolling= »no » frameborder= »0″ allowTransparency= »true » src= »http://www.deezer.com/plugins/player?autoplay=false&playlist=false&width=700&height=80&cover=true&type=tracks&id=80314826&title=&app_id=undefined » width= »700″ height= »80″]

Le public de la Route du Rock est ensuite secoué par les électriques Toy, dont les influences vont des grisailles shoegaze aux sursauts post-punk. Le jeune groupe anglais tient la cadence d’un set dense et survolté, aux morceaux longs mais efficaces.

[iframe scrolling= »no » frameborder= »0″ allowTransparency= »true » src= »http://www.deezer.com/plugins/player?autoplay=false&playlist=false&width=700&height=80&cover=true&type=tracks&id=73221401&title=&app_id=undefined » width= »700″ height= »80″]

Temples propose ensuite son rock psychédélique lorgnant parfois du côté de Kasabian. Dommage qu’il faille attendre la moitié du set pour que le groupe parvienne à secouer un peu les festivaliers, qui comment à fatiguer.

Moins de problème là-dessus du côté de Cheveu, trio français inclassable, à l’électro déjantée agrémentée de riffs bien sentis. Sur la petite scène des remparts, Cheveu décoiffe le public avec ses basses poussées au maximum, ressenties de la tête aux pieds. En moins de 5 minutes, les crowdsurfers s’enchaînent, les têtes se secouent. Chapeau.

[iframe src= »//instagram.com/p/r1XMb9qvl2/embed/ » width= »612″ height= »710″ frameborder= »0″ scrolling= »no » allowtransparency= »true »></iframe]

En résumé de ce samedi 16 août :

– l’indispensable : Mac DeMarco

– le plus « Fan 2 » : Mac DeMarco

– le rayon de soleil : Mac DeMarco

– on les a loupés et on le regrette : Pegase, Jamie XX, Todd Terje

  • Vendredi 15 août : le règne du rock alternatif, de Portishead à Anna Calvi

Anna Calvi à la Route du Rock 2014 (Crédits photo : Deezer France)

Le temps se révèle plus clément pour ce troisième jour de l’édition 2014 de la Route du Rock, de quoi ravir les 14.000 personnes présentes. Les équipes se mobilisent toute l’après-midi pour que le site puisse accueillir les festivaliers dans les meilleures conditions possibles, à grand renfort de camions déversant de la paille sur le sol encore très boueux et glissant.

Même Anna Calvi doit troquer ses talons hauts, qu’elle tient à la main, pour des bottes de pluie. Après nous avoir accordé une interview, lovée dans un canapé de l’espace presse, elle inaugure la Scène du Fort en début de soirée. Si elle se révèle timide en privé, la chanteuse et guitariste britannique impressionne par son charisme scénique. Le menton haut, le regard perçant, juchée – cette fois – sur ses talons hauts, elle prouve à nouveau que « la guitare n’est pas un instrument de mec ». Elle nous a confié être fatiguée d’entendre le contraire.

[iframe src= »//instagram.com/p/ruyTP7KvtP/embed/ » width= »612″ height= »710″ frameborder= »0″ scrolling= »no » allowtransparency= »true »></iframe]

Anna Calvi joue de la guitare comme elle pourrait pincer une harpe, recroquevillant les doigts de sa main droite sur les cordes de son instrument, les faisant courir dans des gestes nerveux et précis. Malgré la complexité des morceaux, aucun faux pas ne survient. On retient notamment « Rider To The Sea », et son sublime solo de guitare en guise d’entrée. La foule s’accumule au fur et à mesure de son set, de quoi dessiner un sourire sur le visage presque théâtral d’Anna Calvi. On regrettera seulement de ne pas avoir entendu de titres de son dernier EP, Strange Weather, où elle s’essaie avec brio à l’exercice de la reprise, et un chant plus calme que sur ses deux premiers albums.

[iframe scrolling= »no » frameborder= »0″ allowTransparency= »true » src= »http://www.deezer.com/plugins/player?autoplay=false&playlist=true&width=700&height=240&cover=true&type=album&id=8085338&title=&app_id=undefined » width= »700″ height= »240″]

On est moins emportés par le live de Slowdive, groupe culte de shoegaze formé dans les années 1990. Avec un set très (trop ?) linéaire, le groupe ne crée pas de surprises, mais assure le show avec des morceaux longs, où réverbérations et choeurs sont maîtres.

Viennent ensuite Portishead, autre groupe emblématique des années 1990, la tête d’affiche de cette 24e édition estivale de la Route du Rock. Après Beauregard, le groupe anglais enchaîne les dates estivales pour fêter les 20 ans de son premier album, Dummy. Ils y étaient déjà passés en 1998. La bande à Beth Gibbons a choisi la chanson d’introduction de Mulholland Drive, film culte de David Lynch, en guise de titre d’introduction. De quoi suggérer l’ambiance d’un set sombre. Portishead montre sa parfaite maîtrise de ses morceaux cultes, de The Rip à Glory Box, et Mysterons.

En résume de ce vendredi 15 août :

– l’indispensable : Portishead

– le plus « Fan 2 » : Portishead

– le rayon de soleil : Anna Calvi

– on les a loupés et on le regrette : Moderat, Liars

  • Jeudi 14 août : The War On Drugs et Kurt Vile & The Violators électrisent la Route du Rock

La Route du Rock 2014 (Crédits : Deezer France)

La révélation Ought et François & The Atlas Mountains, que nous avions rencontrés aux Francofolies, ont fait office d’ouverture ce mercredi, sous un ciel clément. Ce jeudi 14 août, grâce aux mastodontes Kurt Vile, The War On Drugs et Thee Oh Sees, le festival situé à Saint-Malo a battu son record de pré-ventes : 20.000 pour cette seule journée.

Les pluies torrentielles n’ont pas découragé les festivaliers. Dès la navette, qui part de la gare, l’ambiance est bon enfant : les gens font connaissance, un Anglais s’essaie à un peu de français, avec plus ou moins de succès. D’ailleurs, il n’a pas de quoi être dépaysé : à l’arrivée, le site de la Route du Rock n’est plus qu’un énorme champ de boue, parsemé d’immenses flaques marrons et de petits monticules de terres glissants. Bref, on se croirait à Glastonbury, LE festival britannique grand public de référence.

C’est Angel Olsen qui a cette fois le privilège d’ouvrir les festivités, sur la petite scène située à l’entrée du site. Charmante, la chanteuse et guitariste américaine ne perd pas sa bonne humeur malgré les quelques coupures de son, ou les averses intempestives. Elle a sa solution toute trouvée : garder ses cheveux au sec sous une serviette-éponge. What else ? Son rock parsemé aussi bien de références folk que indé ou surf n’en est que plus agréable pour les oreilles.

[iframe src= »//instagram.com/p/rsE0ASqvoW/embed/ » width= »612″ height= »710″ frameborder= »0″ scrolling= »no » allowtransparency= »true »></iframe]

La grande scène a ensuite le plaisir d’accueillir The War On Drugs, l’un des groupes les plus attendus à la Route du Rock pour cette édition 2014. La formation menée par Adam Granduciel impose d’entrée son indie rock originaire de Philadelphia, dont les productions rappellent beaucoup Bruce Springsteen. De quoi souffler un vent de nostalgie sur la foule, qui se laisse porter par leurs longs morceaux (souvent plus de 5 minutes), où les synthés mélancoliques croisent des guitares sentant bon l’Amérique. On retient notamment la sublime « Under The Pressure » :

[iframe scrolling= »no » frameborder= »0″ allowTransparency= »true » src= »http://www.deezer.com/plugins/player?autoplay=false&playlist=false&width=700&height=80&cover=true&type=tracks&id=75559455&title=&app_id=undefined » width= »700″ height= »80″]

Hasard de la programmation (ou pas), on retrouve juste après, sur la même scène, Kurt Vile, co-fondateur de The War On Drugs. Il n’a participé qu’à la réalisation du premier album, préférant ensuite se lancer en solo. Avec déjà 5 albums denses à son actif, le chanteur et compositeur parvient à captiver la foule de la Route du Rock, même s’il se cache derrière sa longue et dense chevelure. La foule est littéralement en transe sur ses titres, comme l’électrisante « Freak Train ». Est-ce dû à sa voix éraillée et langoureuse, ou les boucles de guitares ? En tout cas, le résultat est là :

[iframe src= »//instagram.com/p/rsOXxwqvpN/embed/ » width= »612″ height= »710″ frameborder= »0″ scrolling= »no » allowtransparency= »true »></iframe]

Real Estate offre par la suite une autre facette du rock indépendant américain : celui nourri à la douceur de vie sur les côtes, offrant une musique planante et rêveuse. Leur dernier album, Atlas, a de quoi devenir la parfaite bande-son de l’été. Malgré quelques soucis techniques, le groupe basé à Brooklyn est ravi d’être là, confiant qu’il est très rare qu’ils soient programmés le soir lors de festivals. Dommage que la vue sur la petite scène soit rendu difficile par la petite montée y menant, mais qu’importe, on écoute avec attention Real Estate, le regard happé par les étoiles.

[iframe scrolling= »no » frameborder= »0″ allowTransparency= »true » src= »http://www.deezer.com/plugins/player?autoplay=false&playlist=false&width=700&height=80&cover=true&type=tracks&id=75494382&title=&app_id=undefined » width= »700″ height= »80″]

Après ces rêveries, place au rock survolté de Thee Oh Sees, formation de rock garage américaine (elle aussi), qui se démarque des autres groupes du jour. Des titres courts et percutants, voilà qui a fait la recette de leur succès depuis la fin des années 90. De quoi réchauffer les corps engourdis par la pluie. Le pogo est inévitable, les plus aventureux tentent même de se faire porter par la foule, au risque de tomber dans la boue. Rock’n’roll jusqu’au bout.

En résumé de ce jeudi 14 août :

– l’indispensable : The War On Drugs + Kurt Vile & The Violators

– le plus « Fan 2 » : Thee Oh Sees

– le rayon de soleil : Angel Olsen

– on les a loupés et on le regrette : Darkside, Caribou